Sexualité et démence. Pour une réflexion éthique issue d'expériences cliniques de soignants

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RÉSUMÉ:

La sexualité des sujets âgés reste taboue. Pourtant, le besoin sexuel et d'intimité ne disparaît pas avec l'âge. La démence modifie souvent l'expression de cette sexualité, généralement sous forme d'une diminution du besoin et de l'activité sexuelle, plus rarement sous forme de troubles du comportement sexuel, qui sont alors source de gêne et de souf- france pour la famille ou l'équipe soignante. La qualité de la vie affective et sexuelle des sujets déments retentit fortement sur le maintien des rela- tions de couple, le bien-être du patient, et influence son devenir. A l'heure actuelle, il n'y a pas de consensus sur le traitement médicamenteux des troubles du comportement sexuel, mais les traite- ments médicamenteux ne sont à utiliser qu'en cas d'échec des mesures non médicamenteuses et comportementales, qui restent prioritaires. L'expression de la sexualité d'un patient dément peut également susciter des questions éthiques et légales difficiles. Une réflexion est à mener en établissement, au sein des équipes soignantes, afin de préserver le respect du résident concerné, des résidents envers qui cette sexualité s'exprime et des soignants eux-mêmes, pour que la réponse soit adaptée et réfléchie, fruit d'un consensus d'équipe et non de préjugés individuels.

SUMMARY:

Sexuality of the elderly remains a strong taboo in the society. Nevertheless, the need for sexuality and intimacy does not disappear with aging. Dementia often alters the expression of sexuality leading to sexual activity decrease rather than sexual behavior disorders. These disorders are often the cause of embarrassment and suffering for the family or the medical team. The quality of emotional and sexual life of demented subjects strongly impacts the main- tenance of the couple's relationship, affects the patients' well-being, and influences the outcome of the disease. Currently, there is no consensus regar- ding treatment of sexual behavior disorders in dementia. Pharmacological treatments will be reserved for cases in which non-pharmacological and behavioral therapies are not sufficient. The expres- sion of sexuality in the demented subject can also arouse difficult ethical and legal questions. Health caregivers in nursing homes have to reflect on how to preserve the respect, not only for the concerned patient and other residents, but also for themselves. The response will thereby be the consequence of a team consensus rather than individual prejudices.



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